mercredi 9 novembre 2011

oeuvre inachevée

Dans l’hiver glacé tu m’avais prise sous ton aile et réchauffée. J’ai bâti mon nid dans le creux de ton bras. Peu à peu, je t’ai exploré. Ton dos immense est devenu mon pays; ton rire, mon hymne. J’étais la patriote qui défendait hardiment la courbe de ton cou. Certains vivent d’amour et d’eau fraîche; tu m’enivrais de ton parfum, de tes regards. Je n’ai plus eu besoin que de toi. Tu m’as rendue si heureuse.

Après ton départ, je te suis restée fidèle. Je me suis saoulée de souvenirs, je me suis grisée à même notre avenir. Ta pensée me faisait sourire. Je tenais le fort de notre amour en attendant ton retour.

Je me suis réveillée et tu étais loin, terriblement loin. Je t’ai fait confession, concession, j’ai cherché le chemin de la maison. Je n’ai plus trouvé l’homme qui m’avait accueillie, mais seulement ses restes aigris. Il était trop tard pour se faire des raisons; je t’ai fait sécession.

C’est fini, et je suis apatride; nous serons ma plus belle œuvre inachevée.

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