Samuel se réveilla en sursaut, alerté par un bruit étrange. Il descendit à la cave et ouvrit la lumière. Le soupirail avait été ouvert: il balançait encore faiblement. En continuant ses recherches, il se retrouva en face d'un petit paquet de tissu, recroquevillé dans un coin, à côté de la laveuse. L'entité tremblait. On pouvait entendre de petits gémissements, semblables à des piaillements, s'échapper de la masse informe. Ou était-ce des pleurs? Il n'aurait su dire. Il s'approcha, murmurant des paroles qui se voulaient apaisantes pour la chose, mais qui en fait le rassuraient personnellement.
Lorsqu'il ne fut plus qu'à un mètre, elle commença à se retourner, tranquillement, doucement. Ce que Samuel vit dans ses yeux lui glaça le sang. Il voulut courir, mais en fut incapable. C'est alors qu'il remarqua qu'elle lui implorait son aide. Son coeur s'attendrit. Malgré son dégoût, il la prit dans ses bras et l'installa dans le panier de son chien. Elle s'endormit...
Très vite, il remarqua que sa nouvelle compagne n'était pas normale. Elle se nourrissait de compost fermenté; le peu de peau qui dépassait de ses vêtements était grise et pleine de petits trous, comme une peau de poulet. Il retrouvait des plumes noires avec du vert-de-gris dans sa salle de bain. Une semaine entière s'était écoulée lorsqu'il aborda finalement la question:
-Qu'es-tu? lui demanda-t-il.
Elle poussa un petit cri, et la réponse apparut dans son esprit, comme par magie.
Je suis la femme-perdrix.
-Tu es télépathe?
Oui.
-Que t'est-il arrivé?
Je suis morte il y a quelques mois. Je me suis réveillée pour prendre ma revanche sur le monde des hommes.
-Ah... Comptes-tu rester pour souper?
Bien sûr. Fais chauffer le compost, s'il te plaît.
à suivre...
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