mercredi 27 octobre 2010

La fois où j'ai fait mon lavage et qu'il pleuvait

San Sebastian, juin 2006.

Il faut se rappeler qu'à l'époque, j'étais maigre et petite, pas en forme pour deux cennes et totalement dépourvue de connaissances en espagnol (ce qui s'applique encore aujourd'hui, sauf pour l'espagnol).

Voilà pourquoi on a laissé à Josianne le soin d'organiser les évènements. Bien sûr, je ne me doutais pas que marcher de St-Jean-de-Luz à San Sebastian avec un sac à dos de 25 livres puisse être difficile, mais ça, c'est une autre histoire. Le point est qu'on est finalement arrivés à destination avec beaucoup de joie dans le coeur et aucun morceau de linge propre.

On a donc commencé par se nourrir: montagne de spaghetti à la crème et au fromage avec verre de rosé (oui, on était sur une terrasse) et glace au café. Tous de délicieux ingrédients qui, une fois mélangés en trop grande quantité dans mon estomac, m'ont fait connaître d'atroces douleurs.

Alors, péniblement, on a initié notre recherche par une consultation du dictionnaire. Buanderie? Lavandería. Jo, en tête de file tel un chef indien, nous a guidées à travers les dédales de la ville basque. ¿Dónde está…? Disculpa, ¿dónde puedo…? Finalement, on a trouvé une buanderie, et comble du bonheur, ce n’était PAS l’heure de la sieste!

On y a déposé nos vêtements. Et on a attendu. Et, en attendant, la dame de la buanderie est venue nous parler. En fait elle a parlé à Jo, parce que Christine et moi, on était plutôt limitées côté communication. Elle nous a même offert des bières! À l'époque, ça me semblait extraordinaire de donner de la bière, probablement parce que je n'avais pas encore compris qu'il n'y a qu'au Canada qu'elle se vend aussi cher.

Et notre linge a fini par sécher.

Sauf que cette bière, déposée sur un estomac déjà troublé, m'a permis d'apprendre un nouveau mot: baños...

Et alors que nous marchions, satisfaites, vers cette adorable chambre que nous louions, un orage s'est abattu sur nos têtes. Et Christine et moi d'enlever nos sandales et de courir comme des damnées sous l'oeil ébaubi des badauds qui s'abritaient sous les porches! Jo, elle, s'est résignée devant le déluge et a marché tranquillement, avec l'assurance que peu importe ce qu'elle faisait, elle serait mouillée de toute façon.

Nous avons dû tordre notre linge dans la baignoire. Il a mis une semaine à sécher.

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