Depuis qu'il est interdit de fumer dans les bars et les restaurants, la vie est tellement plus belle. Au début, l'attitude des fumeurs allait de la réticence à la menace: on ne sortira plus! on va faire le party tout seul chez nous! Ils brandissaient l'étendard du manque à gagner que causerait la perte de leur capacité à consommer comme évidence de l'échec à venir de cette nouvelle loi.
C'est vrai qu'au début, ça a été dur pour tout le monde: les tenanciers qui comptaient plusieurs irréductibles piliers de taverne dans leur clientèle, ceux qui devaient se les geler dehors pour jouir de leur sacro-sainte dépendance, et les autres, qui se retrouvaient trop souvent seuls en dedans à garder la table et à attendre tristement. Mais les gens se sont adaptés tranquillement: les piliers ont continué de venir nourrir leur alcoolisme et ont simplement augmenté leur ratio de jurons/phrase quand est venu le temps de visiter le parking, les fumeurs ont pour la plupart prétendu essayer d'arrêter ou du moins de diminuer, et les gens normaux ont enfin pu accéder au respect pulmonaire qui leur était dû.
Maintenant, il est tout à fait normal de passer une soirée dans un bar sans avoir un gros mal de bloc le lendemain, sans devoir laver l'entièreté de son linge (chaussures et manteau inclus), sans être obligé de prendre une douche dès le réveil sous peine de vomir juste à sentir sa propre odeur de fond de cendrier.
Vraiment, la vie est beaucoup plus belle depuis.
Mais je m'interroge: qu'en est-il des effets collatéraux de cette nouvelle disposition juridique sur la consommation d'eau du Québécois moyen? Vite, mandatez une firme de sondage quelqu'un, pour qu'on puisse se conforter dans notre idée qu'au Québec, on est tellement pluss verts que les autres...
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