dimanche 24 octobre 2010

une porte qui vous veut du mal

Tous les jours, on me dépasse sans un regard, on me pousse, on me tire, on me bouscule. Parfois on me frappe, souvent on me claque, jamais on ne me manipule avec délicatesse. C'est sans vergogne qu'on me salit, qu'on me bamboche, qu'on me confond avec un mur. J'ai droit à des coups de poings, de pieds, d'épaules ou de genoux, et parfois même de pneus de vélo ou de sacs à dos.

J'ai décidé que c’en était fini, F-I-N-I. Jamais plus je ne me laisserai malmener. Jamais plus on ne m'outrepassera sans montrer un peu de sensibilité. Parce que la sensibilité, moi, j'en ai beaucoup, et mon casque, moi, il est bien plein.

Alors je ferai tout mon possible pour que vous me respectiez. Je resterai ouverte, pour embêter les locataires. Je me coincerai, pour enfermer les visiteurs. Je grincerai, pour les oreilles sensibles. Je foncerai sur les doigts retardataires, pour les écraser!

Et vous n'aurez d'autre choix que de faire attention, chaque fois que vous me passerez, de peur de vous faire piéger.

Signé: une porte qui vous veut du mal.

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