dimanche 21 novembre 2010

La fois où on est allé à la montagne pour creuser un chemin

Riobamba, juin 2007

Au pied de la montagne appelée Chimborazo, se trouve un village autochtone appelé Santa Anita. Nous, on habitait dans ce village dans un camp spécial conçu pour les touristes altermondialistes afin de nous familiariser avec les moeurs et coutumes de l'Équateur, et de faire travailler un peu nos jeunes muscles à une altitude élevée (on parle ici de plus de 3000 mètres d'altitude).

Faisant des Astérix de nous-même, nous avons affronté de terribles travaux, tels le nettoyage manuel de la route du village, le désherbage du parc municipal ou encore le labourage de jardin communautaire sous la pluie avec un outil par tranche de 4 étudiants. Mais le plus mémorable de nos périples fut définitivement celui qui nous entraîna au coeur des brumes de la montagne-dieu, le Chimborazo.

Empaquetés dans une boîte de camion, nous avons été ballottés pendant une bonne heure jusqu'à ce que le camion se déclare en panne d'essence. À partir de ce point, il a fallu marcher une quarantaine de minutes sous une pression atmosphérique qui nous écrasait les poumons et ce faisant, perdre quelques compatriotes de faible constitution, pour finalement pouvoir se mettre au boulot. La tâche était simple: bêcher le chemin envahi par les herbes pour le rendre à nouveau praticable, au cas où des voitures auraient assez d'essence pour y parvenir. Au bout d'une grosse demie-heure tout au plus, on annonça que le dîner serait servi dans une cabane voisine de quelques dizaines de mètres. Le groupe marcha pendant presqu'une heure avant d'atteindre la hutte convoitée. Le dîner n'y était pas. Ce n'est que deux heures plus tard et quelques doigts gelés en extra qu'on apprit que le camion était de nouveau en panne.

On descendit de la montagne à pied, en chantant, en glissant, et parfois même en jurant, à travers les hautes herbes mouillés et glacées. Vers trois heures de l'après-midi, on mangea à même le sol de la soupe chaude (non, ils n'avaient à ce jour pas encore découvert les sandwichs). Il n'était plus temps de retourner travailler; on prit donc le chemin du retour. Puisqu'on passait par là, on s'affaira quelques minutes à solidifier un pont, et tant qu'à y être, on se fit attaquer par une horde d'alpagas hostiles.

Mine de rien, nous fûmes fatigués, et dormîmes comme des bébés.

Ce fut ce qui s'appelle une journée efficace.

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